Ville chaotique au possible, je découvre La Paz en faible condition physique, sans pouvoir en profiter vraiment. Fiévre, problémes de digestion, grosse fatigue (je crois que le passage de la chaleur amazonienne au froid glacant de l'altiplano ont eu raison de moi), mais j'arrive quand meme à être intriguée par cette ville, et a savoir que je souhaite y retourner... très bientôt j'espère. Une agitation incessante, un soleil brulant mais un air glacé, des cholitas à tous les coins de rue, des chapeaux melon comme je les aime, et des fils électriques partout, partout, partout. Des escaliers ardus, des montagnes enneigées, et des marchés incroyables...
Mon arrivée dans l'altiplano bolivien
Et puis, apres une semiane sur Cusco, l'envie d'aller visiter ma pote Francaise Amélie (rencontrée dans l'avion Madrid-Lima il y a 2 ans) en échange universitaire á Santa Cruz, Bolivie, et quasi sur le départ.
Donc c'est parti pour trois semaines d'aventures, qui commencent par la traversée du Lac Titicaca pour passer la frontière. Normalement la frontière se passe par la route, longeant le lac, environ 2h de transports en commun, mais à cause de grêves très poussées côté péruvien depuis plus d'un mois, la frontière est fermée... Unique option, le bateau... Ce sont donc neuf heures de bateau sur le MA-GNI-FIQUE lac titicaca qui me permettent d'entrer en Bolive, un moment inoubliable et unique, merci aux grevistes... Je pars de Cusco le dimanche soir, et aprés 7 changements de transports, environ 40 heures de bus, 9h de bateau, et 6h d'attente, j'arrive enfin a Santa Cruz, le mardi vers 17h... ouf!
Mais ca vallait le coup, et c'est super de retrouver mon amie, dans sa vie bolivienne, au milieu de Santa Cruz, ville gigantesque, et tres mélangée, moteur économique de la Bolivie.
Un peu de repos apres ce voyage épuisant et puis quelques jours a arpenter seule la région pendant qu'Amélie finit ses exams. Direction la Chiquitania et ses missions jésuites, trés belles églises style chalets suisses du XVIIIeme siecle. Le climat est agréable, c'est presque la jungle, il fait chaud sans les moustiques.
Puis c'est la surprise, je ne l'avais pas prévu du tout mais je me laisse tenter, et c'est le départ pour l'Amazonie. Enfin, apres 8 mois sur le continent sudaméricaine, je découvre l'Amazonie, selva revée et fantasmée.
Trois jours sur un petit bateau, entre nous, avec un pecheur local, á arpenter le fleuve Mamoré, affluent de l'Amazone. A pecher pour manger, a vivre au rythme du soleil et de la nature, et a poser les pieds sur la terre ferme juste pour cuisiner (au feu de bois bien sur) et dormir.
Lever de soleil sur le lac Titicaca, pas besoin de préciser la magie du moment
Magie d'un lac suspendu à 3800m d'altitude
"Entrer en Bolivie en traversant le Lac Titicaca, quel luxe je me paye! Neuf heures a regarder le lac dans ses vagues, a respirer l'air pur des 3800 m d'altitude, et en disant au revoir a mon cher Pérou..."
Les missions Jésuites, un ensemble d'une dizaine d'églises perdues á la limite de la jungle amazonienne
La diablada, danse typique d'Oruro, Bolivie, oú Anges et démons s'affrontent
Au rythme du fleuve Mamoré
On paguaie, on paguaie, ou t'as mis la pagaie?
Ma premiere peche, trop fiere!
Direct dans la gamelle!
Celu-lá c'est pas le mien malheureusement!
Préparation du déjeuner, une serie de poissons au grill, banane plantain a la braise, riz et oignons frais
Pour ceux qui réclamaient des photos de nourriture, et qui se reconnaitront, elles sont de retour!
A table!
Ptit dej sur la plage amazonienne, apres s'etre battus toute la nuit avec les moustiques
Peche du jour
Au menu, sudado! une sorte de soupe de poisson, extraordianaire, je n'avais jamais mangé de poisson aussi bon
Et apres qu'on soit passé il ne reste pas grand chose...
La fine équipe amazonienne
Dernier jour, on peche des piranhas!
Et au dessert, tradition importée, les chamallows grillés. Notre pecheur a adoré!
... Et comment je suis partie en courrant à Cusco, parce que chaque jour de plus à Lima, me mettait en danger
* Carte bancaire / téléphone portable / Appareil photo
Les Andes, c'est indéniable, m'ont aidée à remonter la pente.
Je ne sais pas ce qu'il m'arrive avec cette chaîne de montagnes, c'est un mystère. Mais plus je voyage, plus je les quitte, et plus j'y reviens, plus je sais que je leur appartiens, en un sens. J'appartiens aux Andes, et ça ne s'explique pas. L'air qu'on y respire est différent, le ciel est indescriptible, et les regards des gens sont d'une pureté troublante.
Après Lima et mes mésaventures, une semaine sur Cusco m'a régénérée, la ville a su me recevoir, m'accueillir de nouveau comme sa fille de retour après une longue absence. Pleine lune, belles rencontres, je me suis sentie de retour à la maison.
Voici quelques photos de mon Cusco retrouvé...
Hola vicuña (vigogne, famille du lama, beaucoup plus noble, et sauvage), sa laine est une des plus chéres au monde
En dessinant je me suis fait une copine, Flor, qui gagne quelques sous en prenant des photos avec les touristes et son alpaga... Mais quand elle s'est mise à dessiner, on était tellement à fond, qu'elle a refusé les photos à un groupe de gringos!
Aaaaah mon Cusco... Querido Cusco
El muro de la verdad, plaza de armas del Cusco, période d'élections présidentielles
J'ai pris tellement de retard, et il s'est passé tellement de choses depuis le dernier article que je ne peux reprendre le fil oú il en était, c'est impossible et ce serait mentir, que de conter tout le bonheur vécu à Ayacucho, car ce n'est pas le sentiment qui est en moi en ce moment. Je vais donc révéler quelques photos avec quelques commentaires, mais je ne vais pas détailler, et j'irai droit au but de ce que je vis pour le moment.
Mes dernières semaines à Lima ont été incroyables de bonheur et de rencontres si profondes que je n'en revenais pas d'être si chanceuse dans ma vie. Beaucoup de rires, de partage, d'amitié, et... de salsa! Tant de bonheur et d'épanouissement que la dernière semaine fut catastrophique, comme si la vie me rappelait que tout ne peut être toujours rose...
Je m'étais fixé comme date de départ le 2 mai, après le supposé concert de Manu Chao, qui n'eut jamais lieu. Et puis j'ai décidé de rester une semaine de plus, parce qu'au restaurant ils avaient besoin de moi, et que je vivais tellement de bons moments avec les amis que ça ne me dérangeait pas, au contraire, puisque tout était parfait. Puis quelques jours de plus, pour profiter encore et encore. Mais peut-être ai-je abusé du temps qui m'était dévolu, et c'en était trop pour Lima. Comme je ne m'en allais pas, elle a dû me mettre dehors. Et à grands coups de pieds, elle l'a fait, sans se priver.
En une semaine, Lima que j'ai tant aimée m'a dépouillée.
En résumé, parce que j'ai pas vraiment envie de tout détailler, en quatre jours, j'ai tout perdu. Le samedi de ma soirée d'au revoir, on me vole mon appareil photo (longue histoire mais une des personnes avec qui je sortais est l'auteur du vol), c'est la fin du monde pour moi, envie de revenir immédiatement en France, à pleurer toutes les larmes de mon corps. Puis j'essaye de m'en remettre, me dire que ce n'est qu'une perte matérielle. Le mercredi, je vais mieux, et on me vole mon téléphone portable dans la rue. J'écris un texto, une moto passe sur le trottoir me l'arrache, dans ma rue, quartier tranquille, mon chemin quotidien. Là je me sens vraiment rejetée, mal-aimée, de nouveau les larmes et les doutes. Que faire, rester, partir? Le Pérou ne m'aime plus, Lima me jette dehors. Et le lendemain, le jeudi, un distributeur avale ma carte bleue. Rien á faire, il n'y a plus qu'a en demander une nouvelle a ma banque. Je n'ai donc plus rien du confort matériel que j'avais. Il me reste mon passeport, que je vais chérir comme jamais.
La vie m'envoie des épreuves, que je reçois, reçois, de plein fouet, mais que je ne peux encore dépasser. J'encaisse, et j'essaye avec le peu de forces qu'il me reste, d'avancer, de continuer ma route. Pourquoi? je ne sais pas, je ne sais plus le sens que ça a de voyager, mais je m'entête dans ce choix que j'ai fait. Oui, je suis bélier, je m'entête, j'avance, je fonce. Mais je suis fatiguée.
Je vivais dans ce confort et cette facilité de la vie à Lima à laquelle je m'étais habituée, c'était dur de me décider à quitter ça, mais j'avais quand même décidée de le faire, de partir, reprendre la route, j'avais trouvé la force d'avancer de nouveau, de reprendre des risques, d'affronter le voyage et le pays. Mais j'ai trop tardé, j'ai repoussé et repoussé la date, et Lima n'a pas aimé ça, alors elle m'a mise dehors... Et peut-etre cela a-t-il un sens, juste difficile a voir dans ces circonstances.
Chaque jour de plus a Lima avait son lot de malheur, alors je me suis finalement empressée de partir, j'ai pris le premier bus, et j'ai aterri à... (roulement de tambours) Cusco!!!
Quel autre lieu pouvait me recevoir? Me sentant ainsi rejetée, je savais que Cusco saurait me recevoir. Et Cusco ne m'a pas déçue... Cusco m'a recue avec la pleine lune, et un ciel étoilé magnifique.
Voici les photos d'Ayacucho, la semaine sainte, c'était incroyable, une vraie découverte cette ville. La je suis sur le départ pour un petit séjour de 10 jours en Bolivie, avant de revenir sur Cusco pour la période des fetes andines.
Ciel andin, Ayacucho, plaza de armas
Céramiques typiques d'Ayacucho, fabriquées dans le petit village de Quinua, elles ornent chaque toit de maison.
Montée de la coline, procession de la crucifixion, vendredi saint.
Pendant ce temps-là, la mamita cueille ses fleurs pour les tapis de fleurs qui prendront forme plus tard sur la place
Reconstitution par des acteurs de la crucifixion, tout y est, les cris, les coups, les pleurs, les prieres, et moi en athée pure et dure je me régale!
Vendredi saint... Et commencent les créations des tapis de fleurs et de couleurs tout autour de la place. Ils seront foulés le soir même lors de la procession du corps du Christ
C'est ce tapis qui gagnera le concours...
Mais celui lá était mon préféré... le taureau espagnol contre le condor andin
oui, ça faisait longtemps que j'avais pas pris des photos de nourriture... Qué rico !
Pascua toro... le samedi saint,c'est corrida! Tout le monde en rouge, autour de la place prêts à accueillir les taureaux qui défilent avant la corrida.
Les deux potes limeños... Christian, mon coloc' a Lima
AGUA ! AGUA! AGUA! heureusement les pompiers sont là!
Ayacuchanas
On a commencé à 10h du matin le samedi, Pascua toro, à boire et célébrer, et ça se terminera à 5h du matin le dimanche avec la procession de la résurrection.
Feux d'artifices a 5h du matin avant la procession de la resurrection
Char de la procession de la resurrection
Le soleil se lève, le dimanche de Paques, et on va enfin pouvoir aller dormir...
Rica sopa!
Céramiques du village de Quinua
Construction du char de la resurrection pour le dimanche de Paques, devant la cathédrale.
Création des tapis de fleurs tout autour de la plaza de armas.
Commentaires
1. clairounette le 21-06-2011 à 23:50:00
Je me régale en regardant tout ça ! tes commentaires, tes photos, tes dessins. quelle belle aventure et quelle belle énergie tu me fais partager... avec le bonheur de revenir à Cusco, que je comprends fort bien